Une étude gratuite sur l’utilisabilité de l’iPad

Il n’a pas fallu très longtemps au Dr Jakob Nielsen et son équipe pour publier une première étude sur l’utilisabiltié de l’iPad : iPad Usability: First Findings From User Testing. Chose rare : L’analyse est complète et elle est gratuite. Ce sont donc deux raisons pour vous précipitiez dessus.

Plusieurs choses sont à retenir de cette étude :

  • Les utilisateurs préfèrent les applications aux sites web (même si l’application est payante ?) ;
  • Malgré le très bel écran de la machine, les textes sont généralement suffisamment grands pour être lus mais trop petits pour être touchés avec précision (notamment les liens) ;
  • Comme tous les éléments de l’interface sont potentiellement  interactifs, les utilisateurs ne savent pas où cliquer ;
  • Les conventions d’interface utilisées avec succès sur l’iPhone ne fonctionnent plus réellement sur l’iPad car la surface d’affichage est plus grande (donc les éléments plus éloignés les uns des autres).

En règle générale, c’est la navigation qui semble avoir posée le plus de problèmes aux utilisateurs car aucune des applications testées ne se comportent de la même façon. L’exemple donné est celui d’un clic sur une photo qui peut provoqué 5 réactions différentes (rien, zoom, redirection, affichage d’autres photos, affichage d’options). Je pense que l’absence de survol de la souris empêche les utilisateurs d’anticiper l’action à venir.

Il existe également de nombreuses disparités dans la façon de scroller un texte (de haut en bas, de droite à gauche, à l’intérieur d’un cadre…) ou même de s’orienter dans un site. Illustration avec l’application d’USA Today où il faut cliquer sur le logo pour accéder aux rubriques :

L'application iPad d'USA Today
L'application iPad d'USA Today

Beaucoup d’exemples dans cette étude tourne autour des applications de news (normale car elle sont les plus riches en contenus) et certaines fonctionnalités « standards » que l’on trouve sur un site web font cruellement défaut : Le bouton « Back« , la recherche et le retour à la page d’accueil en un clic. Pour plus d’infos là-dessus, je vous recommande les deux articles de Benoît Drouillat : Premiers regards sur les applications iPad de plusieurs journaux en ligne et Les premières applications iPad des médias français.

Rassurez-vous, le bilan semble bien sombre mais les utilisateurs ont tout de même montré beaucoup d’enthousiasme et d’émerveillement devant cette machine qui fascine autant qu’elle déroute. Les conclusions de l’étude convergent vers le besoin de définir des conventions d’affichage et d’interaction (l’équivalent des iPhone Human Interface Guidelines).

L’étude pointe également du doigt les usages pour lesquels l’iPad se révèle (ou se révèlera) particulièrement à l’aise : Le butinage de contenus sans but précis et les environnements immersifs.

Pour avoir testé l’iPad pendant quelques minutes, mes premières impressions ont également été très bonnes mais le système d’exploitation fait rapidement apparaitre les lacunes de la machine : Aucune possibilité de gérer plusieurs comptes utilisateurs (dommage pour une machine familiale), pas de système de fichiers (donc impossible d’éditer un document en local), pas de mode « édition » dans les Google Apps…

Les touchbooks sont assurément une révolution dans notre façon d’appréhender l’outil informatique et de consommer des contenus et services en ligne, et l’iPad en est le plus digne représentant. Pour le moment les usages et pratiques sont en train de se mettre en place (l’iPad n’est ni un ordinateur ni un smartphone) mais tout ceci est très encourageant et surtout stimulant (tant de choses à ré-inventer !).

Il en va de même pour les ebooks dont les interfaces sont encore perfectibles (cf. Kindle 2 Usability Review), et les choses ne risques pas de s’arranger avec l’ouverture du reader d’Amazon aux applications tiers…

2 commentaires pour “Une étude gratuite sur l’utilisabilité de l’iPad”

  1. Posté par Stephane a dit : le

    En principe la gestion des fichiers/ documents en local et possible via une mécanique très orienté « usages » un peu à la mode Sony sur PS3/ PSP ou chaque fichier est « typé » (vidéo, Audio, PDF, …):
    – Une application peut déclarer pouvoir ouvrir un type de document (exemple Goodreader pour les PDF).
    – Si je reçois un mail avec ce document, je peux l’ouvrir via un appui long avec toutes les applis qui sont compatibles
    – Ce doc peut être ensuite accessible à partir de cette appli qui l’a stocké en local et qui peut le synchroniser (en le recopiant) sur le PC/ Mac via Itunes.
    On a donc bien les fonctions classiques « Enregistrer un fichier sous », « Ouvrir un fichier avec », et « copier le fichiers vers le PC » mais à base d’applis plutot que de répertoire !
    Dis moi si c’est pas clair !

  2. Posté par Clave a dit : le

    Pour être plus précis, il serait bien de détailler un exemple : sous I work-Pages, comment enregistrer un fichier, le stocker dans un dossier et retrouver ensuite l’arborescence qui y conduit ?